Et si on se faisait tous confiance ? Après tout, pourquoi pas : vous avez mis sur pied un processus en béton armé, tous ces gentils développeurs vous livrent des altérations mûrement testées, maintes fois vérifiées, par plusieurs personnes en plus. Donc tout va s’intégrer gentiment sans poser de problème, c’est évident. Les outils sont cantonnés au strict nécessaire, tout est verrouillé, bref, personne ne peut se planter. Et bien si : vous.

Oui, vous là, qui dormez au troisième rang. Je vous ai vu avec votre air satisfait de président de fan-club de Gérard Majax : non, la pierre philosophale du logiciel n’a toujours pas été découverte. Vous auriez tort de croire en vos propres propos rassurants pour la hiérarchie. Le développeur est fourbe, et aura toujours une raison de ne pas vous écouter. Le pire, c’est que ce sera pour une bonne raison : votre processus générique a peu de chance de résoudre tous les cas particuliers.

La seule personne dont vous pouvez légitimement ne pas vous méfier, c’est vous-même. Tous les autres sont des scélérats !

Là où ça se complique, c’est que le dit développeur ne va pas forcément penser à vous communiquer toutes les subtilités et les stratagèmes qu’il aura utilisé, au mieux par omission. Il ne faut donc pas lui faire confiance, il est le mal ! Il vous faut donc avoir à disposition une batterie d’instruments secrets, qui n’existeront officiellement pas, mais qui vous permettront rapidement de lui apprendre l’auto-coprophagie et à itérer sur ses livraisons. Secrets, car il ne faut pas que les développeurs y aient accès trop tôt, l’apprentissage par l’erreur étant la seule voie possible vers la lumière. Quand ils auront bien digéré leurs erreurs, il sera alors toujours temps de leur révéler vos ficelles, pour leur faire gagner du temps. D’ici là, méfiez-vous, l’ennemi est déjà dans la place.

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